Relocaliser les filières de production : une technique innovante pour analyser les impacts écologiques, sociaux et économiques
Sorry, this content is not available in English
Denis Dupré, Maître de conférences à Grenoble IAE
Quel décideur local de région forestière n’a pas rêvé ou réalisé le développement et la relocalisation de la filière bois ?
Pourquoi envoyer des bois bruts vers l’Italie et réimporter les meubles fabriqués, alors que cela conduit à moins de valeur ajoutée et moins d’emplois ?
Pourquoi ne pas développer le bois énergie sur les Hautes-Alpes avec un réseau de chaleur pour la société HLM de Gap ?
Remplacer le fuel par du bois déchiqueté a de nombreux avantages : produire moins de gaz à effet de serre, permettre une gestion durable des forêts de pins pour les nombreux petits propriétaires qui l’exploitent peu et mal, créer des emplois locaux, contribuer à rééquilibrer la balance commerciale de la France qui importe moins de pétrole…
Mais il faut chiffrer tout cela. Pour la politique agricole, à combien d’eau prélevée les céréales exportées correspondent-elles ?
Et sur quels territoires ? Est-ce compatible avec les ressources hydriques ? Quelles sont les plus-values financières de cette exportation ? Quelle est la contribution en emplois ?
De nombreuses questions portent sur les débouchés pour la production du territoire, l’origine de ressources importées, l’empreinte environnementale.
À chaque étape du cycle - production, transformation, transport - se pose la question de la manière dont les politiques publiques peuvent agir sur l’emploi par le développement de filières en restant dans un cadre soutenable écologiquement.
On gère mieux ce que l’on sait mesurer. Une telle mesure est aujourd’hui possible, grâce à l’analyse des flux de matière en écologie territoriale.
Une méthodologie d’analyse de filière en écologie territoriale a été récemment développée dans le cadre d’une thèse récente[1].
Elle permet de définir, grâce à une meilleure connaissance des flux physiques, une stratégie territoriale de gestion des ressources et de réduction des pressions sur l’environnement.
Elle permet d’analyser les atouts et faiblesses d’un territoire au travers de ses filières, qui organisent les relations entre producteurs, transformateurs et consommateurs.
Cette méthode permet de concilier les trois dimensions du développement durable : sur le plan économique, mesurer la création locale de richesse, et la dépendance vis-à-vis de l’extérieur ; sur le plan social considérer les impacts sociaux et notamment l’emploi local ; enfin sur le plan environnemental, mesurer les pressions internalisées et externalisées par le territoire.
Pour en savoir plus : Jean-Yves Courtonne, Julien Alapetite, Pierre-Yves Longaretti, Denis Dupré, Emmanuel Prados, "Downscaling material flow analysis: The case of the cereal supply chain in France", Ecological Economics, available online 25 July 2015
[1] Thèse de Jean-Yves Courtonne sous la direction de Denis Dupré et Pierre-Yves Longaretti, portée par l’équipe de recherche STEEP (INRIA Grenoble) et le bureau d’études ARTELIA.
Quel décideur local de région forestière n’a pas rêvé ou réalisé le développement et la relocalisation de la filière bois ?
Pourquoi envoyer des bois bruts vers l’Italie et réimporter les meubles fabriqués, alors que cela conduit à moins de valeur ajoutée et moins d’emplois ?
Pourquoi ne pas développer le bois énergie sur les Hautes-Alpes avec un réseau de chaleur pour la société HLM de Gap ?
Remplacer le fuel par du bois déchiqueté a de nombreux avantages : produire moins de gaz à effet de serre, permettre une gestion durable des forêts de pins pour les nombreux petits propriétaires qui l’exploitent peu et mal, créer des emplois locaux, contribuer à rééquilibrer la balance commerciale de la France qui importe moins de pétrole…
Mais il faut chiffrer tout cela. Pour la politique agricole, à combien d’eau prélevée les céréales exportées correspondent-elles ?
Et sur quels territoires ? Est-ce compatible avec les ressources hydriques ? Quelles sont les plus-values financières de cette exportation ? Quelle est la contribution en emplois ?
De nombreuses questions portent sur les débouchés pour la production du territoire, l’origine de ressources importées, l’empreinte environnementale.
À chaque étape du cycle - production, transformation, transport - se pose la question de la manière dont les politiques publiques peuvent agir sur l’emploi par le développement de filières en restant dans un cadre soutenable écologiquement.
On gère mieux ce que l’on sait mesurer. Une telle mesure est aujourd’hui possible, grâce à l’analyse des flux de matière en écologie territoriale.
Une méthodologie d’analyse de filière en écologie territoriale a été récemment développée dans le cadre d’une thèse récente[1].
Elle permet de définir, grâce à une meilleure connaissance des flux physiques, une stratégie territoriale de gestion des ressources et de réduction des pressions sur l’environnement.
Elle permet d’analyser les atouts et faiblesses d’un territoire au travers de ses filières, qui organisent les relations entre producteurs, transformateurs et consommateurs.
Cette méthode permet de concilier les trois dimensions du développement durable : sur le plan économique, mesurer la création locale de richesse, et la dépendance vis-à-vis de l’extérieur ; sur le plan social considérer les impacts sociaux et notamment l’emploi local ; enfin sur le plan environnemental, mesurer les pressions internalisées et externalisées par le territoire.
Pour en savoir plus : Jean-Yves Courtonne, Julien Alapetite, Pierre-Yves Longaretti, Denis Dupré, Emmanuel Prados, "Downscaling material flow analysis: The case of the cereal supply chain in France", Ecological Economics, available online 25 July 2015
[1] Thèse de Jean-Yves Courtonne sous la direction de Denis Dupré et Pierre-Yves Longaretti, portée par l’équipe de recherche STEEP (INRIA Grenoble) et le bureau d’études ARTELIA.
Like
686 Views
Visits
Relocaliser les filières de production : une technique innovante pour analyser les impacts écologiques, sociaux et économiques
2016-01-05 15:10:43
grenoble-iae-community.fr
https://grenoble-iae-community.fr/medias/image/170326856260f04df912ce4.png
2016-01-05 15:10:43
2016-01-05 15:10:43
Denis Dupré, Maître de conférences à Grenoble IAE
Quel décideur local de région forestière n’a pas rêvé ou réalisé le développement et la relocalisation de la filière bois ?
Pourquoi envoyer des bois bruts vers l’Italie et réimporter les meubles fabriqués, alors que cela conduit à moins de valeur ajoutée et moins d’emplois ?
Pourquoi ne pas développer le bois énergie sur les Hautes-Alpes avec un réseau de chaleur pour la société HLM de Gap ?
Remplacer le fuel par du bois déchiqueté a de nombreux avantages : produire moins de gaz à effet de serre, permettre une gestion durable des forêts de pins pour les nombreux petits propriétaires qui l’exploitent peu et mal, créer des emplois locaux, contribuer à rééquilibrer la balance commerciale de la France qui importe moins de pétrole…
Mais il faut chiffrer tout cela. Pour la politique agricole, à combien d’eau prélevée les céréales exportées correspondent-elles ?
Et sur quels territoires ? Est-ce compatible avec les ressources hydriques ? Quelles sont les plus-values financières de cette exportation ? Quelle est la contribution en emplois ?
De nombreuses questions portent sur les débouchés pour la production du territoire, l’origine de ressources importées, l’empreinte environnementale.
À chaque étape du cycle - production, transformation, transport - se pose la question de la manière dont les politiques publiques peuvent agir sur l’emploi par le développement de filières en restant dans un cadre soutenable écologiquement.
On gère mieux ce que l’on sait mesurer. Une telle mesure est aujourd’hui possible, grâce à l’analyse des flux de matière en écologie territoriale.
Une méthodologie d’analyse de filière en écologie territoriale a été récemment développée dans le cadre d’une thèse récente[1].
Elle permet de définir, grâce à une meilleure connaissance des flux physiques, une stratégie territoriale de gestion des ressources et de réduction des pressions sur l’environnement.
Elle permet d’analyser les atouts et faiblesses d’un territoire au travers de ses filières, qui organisent les relations entre producteurs, transformateurs et consommateurs.
Cette méthode permet de concilier les trois dimensions du développement durable : sur le plan économique, mesurer la création locale de richesse, et la dépendance vis-à-vis de l’extérieur ; sur le plan social considérer les impacts sociaux et notamment l’emploi local ; enfin sur le plan environnemental, mesurer les pressions internalisées et externalisées par le territoire.
Pour en savoir plus : Jean-Yves Courtonne, Julien Alapetite, Pierre-Yves Longaretti, Denis Dupré, Emmanuel Prados, "Downscaling material flow analysis: The case of the cereal supply chain in France", Ecological Economics, available online 25 July 2015
[1] Thèse de Jean-Yves Courtonne sous la direction de Denis Dupré et Pierre-Yves Longaretti, portée par l’équipe de recherche STEEP (INRIA Grenoble) et le bureau d’études ARTELIA.
https://grenoble-iae-community.fr/medias/image/thumbnail_330613836601025d3416b2.jpg
Comments0
Please log in to see or add a comment
Suggested Articles