Comment favoriser l’adoption de bonnes pratiques dans les projets en systèmes d’information ? Le rôle du support managérial
Sabine Carton et Armelle Farastier, Grenoble IAE
Ce phénomène s’explique en partie par la complexité croissante des projets en systèmes d’information (SI). Dans la mise en œuvre de ces « best practices », il apparaît néanmoins souvent un décalage entre la volonté des dirigeants à diffuser une approche normalisée de la gestion de projet dans leurs entreprises, et les pratiques réellement mises en œuvre par les équipes projets. Dans ce cas, quelles formes de support une organisation doit-elle offrir à ses équipes projet afin qu’elles adoptent les bonnes pratiques issues des référentiels internationaux ?
Notre étude s’est intéressée plus particulièrement aux bonnes pratiques diffusées par le Project Management Institute (PMI) et s’appuie sur une enquête réalisée auprès d’un échantillon de 127 projets en SI. Cette enquête révèle que le support peut s’exercer sur trois dimensions : une dimension managériale, une dimension opérationnelle et une dimension d’ouverture.
Tout d’abord, un support de type « managérial » peut se structurer autour de plusieurs bonnes pratiques : des formations en gestion de projet, un bureau des méthodes, des groupes de planification inter-projets, des procédures de gestion de projet régulièrement mises à jour...
Ensuite, le support de type « opérationnel » se matérialise au travers de la mise à disposition des chefs de projet de différents instruments susceptibles d’outiller leur démarche : l’organisation de la mémoire de projet au sein de « bases de données », la diffusion d’un logiciel de gestion de projet standard, l’organisation d’une communication continue entre le chef de projet et la structure à laquelle est rattachée l’équipe pendant le processus de planification du projet, ou encore le développement d’une méthodologie de gestion de projet propre à l’entreprise.
Enfin, la dimension d’« ouverture » est importante : être moins normatif en ce qui concerne l’utilisation des outils et méthodes, et même laisser la possibilité de choisir les outils et méthodes les mieux adaptées selon le contexte du projet.
L’enquête a également permis d’identifier différents profils d’entreprise selon l’intensité et la diversité avec lesquelles ces trois types de supports sont mis en œuvre.
Les PME proposent ainsi un support essentiellement opérationnel, alors que les grandes entreprises disposent en général d’une culture « projet » plus forte qui les incite à développer un support managérial plus important.
Par ailleurs, la seule formalisation d’un support opérationnel ne conduit pas ipso facto à l’adoption des bonnes pratiques dans les projets SI ; en revanche, combiner les supports managérial et opérationnel facilite la diversité des bonnes pratiques dans les projets. En d’autres termes, le support managérial permet de donner du sens au support opérationnel proposé par l’entreprise !
Pour aller plus loin : Farastier, A., Carton S. (2016), « Gestion de projet en systèmes d’information : mise en évidence de configurations de bonnes pratiques institutionnalisées », Management International, vol 20, n°4.
Le domaine de la gestion de projet est caractérisé depuis une dizaine d’années par une tendance à la normalisation de ses pratiques, via la diffusion de référentiels et méthodologies tels que PMI, Prince2 ou IPMA.
Ce phénomène s’explique en partie par la complexité croissante des projets en systèmes d’information (SI). Dans la mise en œuvre de ces « best practices », il apparaît néanmoins souvent un décalage entre la volonté des dirigeants à diffuser une approche normalisée de la gestion de projet dans leurs entreprises, et les pratiques réellement mises en œuvre par les équipes projets. Dans ce cas, quelles formes de support une organisation doit-elle offrir à ses équipes projet afin qu’elles adoptent les bonnes pratiques issues des référentiels internationaux ?
Notre étude s’est intéressée plus particulièrement aux bonnes pratiques diffusées par le Project Management Institute (PMI) et s’appuie sur une enquête réalisée auprès d’un échantillon de 127 projets en SI. Cette enquête révèle que le support peut s’exercer sur trois dimensions : une dimension managériale, une dimension opérationnelle et une dimension d’ouverture.
Tout d’abord, un support de type « managérial » peut se structurer autour de plusieurs bonnes pratiques : des formations en gestion de projet, un bureau des méthodes, des groupes de planification inter-projets, des procédures de gestion de projet régulièrement mises à jour...
Ensuite, le support de type « opérationnel » se matérialise au travers de la mise à disposition des chefs de projet de différents instruments susceptibles d’outiller leur démarche : l’organisation de la mémoire de projet au sein de « bases de données », la diffusion d’un logiciel de gestion de projet standard, l’organisation d’une communication continue entre le chef de projet et la structure à laquelle est rattachée l’équipe pendant le processus de planification du projet, ou encore le développement d’une méthodologie de gestion de projet propre à l’entreprise.
Enfin, la dimension d’« ouverture » est importante : être moins normatif en ce qui concerne l’utilisation des outils et méthodes, et même laisser la possibilité de choisir les outils et méthodes les mieux adaptées selon le contexte du projet.
L’enquête a également permis d’identifier différents profils d’entreprise selon l’intensité et la diversité avec lesquelles ces trois types de supports sont mis en œuvre.
Les PME proposent ainsi un support essentiellement opérationnel, alors que les grandes entreprises disposent en général d’une culture « projet » plus forte qui les incite à développer un support managérial plus important.
Par ailleurs, la seule formalisation d’un support opérationnel ne conduit pas ipso facto à l’adoption des bonnes pratiques dans les projets SI ; en revanche, combiner les supports managérial et opérationnel facilite la diversité des bonnes pratiques dans les projets. En d’autres termes, le support managérial permet de donner du sens au support opérationnel proposé par l’entreprise !
Pour aller plus loin : Farastier, A., Carton S. (2016), « Gestion de projet en systèmes d’information : mise en évidence de configurations de bonnes pratiques institutionnalisées », Management International, vol 20, n°4.
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Comment favoriser l’adoption de bonnes pratiques dans les projets en systèmes d’information ? Le rôle du support managérial
2016-11-30 17:27:35
grenoble-iae-community.fr
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2016-11-30 17:32:26
2016-11-30 17:26:54
Sabine Carton et Armelle Farastier, Grenoble IAE
Le domaine de la gestion de projet est caractérisé depuis une dizaine d’années par une tendance à la normalisation de ses pratiques, via la diffusion de référentiels et méthodologies tels que PMI, Prince2 ou IPMA.
Ce phénomène s’explique en partie par la complexité croissante des projets en systèmes d’information (SI). Dans la mise en œuvre de ces « best practices », il apparaît néanmoins souvent un décalage entre la volonté des dirigeants à diffuser une approche normalisée de la gestion de projet dans leurs entreprises, et les pratiques réellement mises en œuvre par les équipes projets. Dans ce cas, quelles formes de support une organisation doit-elle offrir à ses équipes projet afin qu’elles adoptent les bonnes pratiques issues des référentiels internationaux ?
Notre étude s’est intéressée plus particulièrement aux bonnes pratiques diffusées par le Project Management Institute (PMI) et s’appuie sur une enquête réalisée auprès d’un échantillon de 127 projets en SI. Cette enquête révèle que le support peut s’exercer sur trois dimensions : une dimension managériale, une dimension opérationnelle et une dimension d’ouverture.
Tout d’abord, un support de type « managérial » peut se structurer autour de plusieurs bonnes pratiques : des formations en gestion de projet, un bureau des méthodes, des groupes de planification inter-projets, des procédures de gestion de projet régulièrement mises à jour...
Ensuite, le support de type « opérationnel » se matérialise au travers de la mise à disposition des chefs de projet de différents instruments susceptibles d’outiller leur démarche : l’organisation de la mémoire de projet au sein de « bases de données », la diffusion d’un logiciel de gestion de projet standard, l’organisation d’une communication continue entre le chef de projet et la structure à laquelle est rattachée l’équipe pendant le processus de planification du projet, ou encore le développement d’une méthodologie de gestion de projet propre à l’entreprise.
Enfin, la dimension d’« ouverture » est importante : être moins normatif en ce qui concerne l’utilisation des outils et méthodes, et même laisser la possibilité de choisir les outils et méthodes les mieux adaptées selon le contexte du projet.
L’enquête a également permis d’identifier différents profils d’entreprise selon l’intensité et la diversité avec lesquelles ces trois types de supports sont mis en œuvre.
Les PME proposent ainsi un support essentiellement opérationnel, alors que les grandes entreprises disposent en général d’une culture « projet » plus forte qui les incite à développer un support managérial plus important.
Par ailleurs, la seule formalisation d’un support opérationnel ne conduit pas ipso facto à l’adoption des bonnes pratiques dans les projets SI ; en revanche, combiner les supports managérial et opérationnel facilite la diversité des bonnes pratiques dans les projets. En d’autres termes, le support managérial permet de donner du sens au support opérationnel proposé par l’entreprise !
Pour aller plus loin : Farastier, A., Carton S. (2016), « Gestion de projet en systèmes d’information : mise en évidence de configurations de bonnes pratiques institutionnalisées », Management International, vol 20, n°4.
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